Les paysages du Grésivaudan

Le cadre géographique

Raoul Blanchard, fondateur de l’Institut de Géographie Alpine, écrivait en 1937 dans son étude sur les Alpes occidentales, que « le Grésivaudan est le domaine des hameaux … C’est une caractéristique spécifique au Grésivaudan, qu’on ne retrouve pas ailleurs dans les Alpes »
La géographie peut-elle expliquer la généralisation de cette forme d’habitat à tout le Grésivaudan?
Le fond de la vallée étant dans le passé soumis aux divagations de l’Isère, aux inondations, les terres y étaient insalubres, les habitations rares : on relève par exemple dans l’historique de Pontcharra que contrairement à la plupart des autres communes des environs qui se sont bâties sur les coteaux, Pontcharra s’est d’abord principalement construite dans la plaine. Après les grandes invasions, burgondes notamment, le lieu-dit de « Pontcharra » entre dans une période de décadence. La place est stratégique mais le milieu marécageux est particulièrement inhospitalier ; les hommes préfèrent s’installer sur les coteaux, où une multitude de hameaux se développent. L’emplacement actuel du centre ville est donc à l’époque peuplé de marginaux, notamment de lépreux.
Autre exception, Le hameau de Chonas, à La Terrasse, qui se situe dans la plaine alluviale, non loin de l’Isère. Malgré les divagations de la rivière, les Gallo-romains y vivaient déjà au 2ème siècle, et Il n’a cessé d’être habité par des cultivateurs ou des vignerons.
Les versants du Grésivaudan sont donc les principaux espaces d’implantation des hameaux, pourtant la nature géomorphologique est très différente sur les deux rives :
Autre exception, Le hameau de Chonas, à La Terrasse, qui se situe dans la plaine alluviale, non loin de l’Isère. Malgré les divagations de la rivière, les Gallo-romains y vivaient déjà au 2ème siècle, et Il n’a cessé d’être habité par des cultivateurs ou des vignerons.
Sur la rive droite au contraire, un coteau s’élève régulièrement de 200 à 500 mètres environ jusqu’à l’escarpement abrupt de la Chartreuse : les éboulis calcaires ou marneux couvrent donc la plupart des secteurs, et les eaux s’y infiltrent. En bas de pente les cônes de déjection se sont construits, le plus vaste étant celui du Manival entre Bernin et Saint-Ismier. Les eaux de ruissellement n’apparaissent donc pas, et les eaux d’infiltration qui alimentent la nappe cheminent dans les alluvions et sourdent çà et là à la faveur de filons argileux.
Sur la rive droite au contraire, un coteau s’élève régulièrement de 200 à 500 mètres environ jusqu’à l’escarpement abrupt de la Chartreuse : les éboulis calcaires ou marneux couvrent donc la plupart des secteurs, et les eaux s’y infiltrent. En bas de pente les cônes de déjection se sont construits, le plus vaste étant celui du Manival entre Bernin et Saint-Ismier. Les eaux de ruissellement n’apparaissent donc pas, et les eaux d’infiltration qui alimentent la nappe cheminent dans les alluvions et sourdent çà et là à la faveur de filons argileux.
C’est sur ces versants, coteaux ou replats, que les habitants se sont installés, sur des terres à l’écart des inondations, sur les sols légers propices à l’agriculture, à la viticulture (rive droite essentiellement), sur les sols argileux favorables aux prairies (rive gauche), à proximité des forêts fournissant le bois, et où la pierre est si abondante. Les paysans ont bâti leurs maisons près des ruisseaux, des sources, des puits. Raoul Blanchard avait noté que « le moindre filet d’eau donne naissance à un hameau »