Les paysages de Saint-Ismier

Cette commune du Grésivaudan occupe 1495 hectares sur le coteau de la rive droite de l’Isère, face à la chaine de Belledonne. Du bord de la rivière à 217 mètres d’altitude, jusqu’aux crêtes du St Eynard à 1489 mètres, le paysage de Saint-Ismier s’est constitué peu à peu au fil des évènements historiques et économiques, en s’adaptant à sa nature originale. Elle compte 7000 habitants et sa croissance qui est très rapide depuis les années 60 s’explique en grande partie par cette situation dans le Grésivaudan, en périphérie de Grenoble.
Le plan de zonage de la commune montre clairement une vaste zone verte , qui correspond aux pentes boisées et aux escarpements rocheux, puis une zone intermédiaire sur un coteau en pente à environ 350 mètres d’altitude, où se situe l’essentiel de l’urbanisation, et dans la vallée des espaces cultivés jusqu’au méandre de l’Isère.
Sur la rive droite du Grésivaudan, un coteau s’élève régulièrement de 200 à 500 mètres environ jusqu’à l’escarpement abrupt de la Chartreuse : les éboulis calcaires ou marneux couvrent donc la plupart des secteurs, et les eaux s’y infiltrent. En bas de pente les cônes de déjection se sont construits, le plus vaste étant celui du Manival entre Bernin et Saint-Ismier.
les eaux d’infiltration qui alimentent la nappe cheminent dans les alluvions et sourdent çà et là à la faveur de filons argileux.
Sur cette photographie on voit que le paysage de Saint-Ismier, comme les autres villages du Grésivaudan, s’est constitué en s’adaptant à sa nature originale : un long versant, du Grand Crêt de la Chartreuse à 1495 m. au méandre de l’Isère à 217 m. , le cône du Manival bien exposé au soleil, et entre le ruisseau de Corbonne et le Manival quatre autres torrents : le Rivet , Labis et l’Arguil qui se réunissent au niveau du Rozat puis forment le Fangeat.
L’orientation nord-est/sud-ouest dans ce secteur de la vallée offre au coteau de la rive droite l’ensoleillement toute la journée en toutes saisons.

Le massif de la Chartreuse

Le “rebord sub-alpin”

Le “rebord sub-alpin” des géologues se présente comme un escarpement vertical qui culmine à 1489 mètres aux Grands Crêts. C’est cette corniche calcaire du Tithonique, qui en s’éboulant, a fourni les pierres aux bâtisseurs du passé. Un important éboulement est visible au-dessus du village.
En contrebas de l’abrupt et sous les éboulis, les couches marneuses des “Terres noires”, plus tendres, ont un profil plus adouci. Elles sont tapissées par la forêt.

Le torrent du Manival

Le torrent du Manival, descendant du bec Charvet enneigé, a construit un énorme cône de déjection sur lequel se sont construits les villages de Saint-Ismier, Saint-Nazaire les Eymes et une partie de Bernin.

La Dent de Crolles

Enfin, dominant le paysage , la Dent de Crolles élève à 2062 mètres d’altitude sa masse de calcaire Urgonien qui a fourni aux bâtisseurs la pierre la plus claire et la plus compacte.

Le coteau

Cette vue aérienne prise en 1948, (archives de l’Institut de Géographie Alpine), montre parfaitement la corniche des Grands Crêts, les éboulis boisés, le torrent du Manival, et l’ampleur du coteau jusqu’au méandre de l’Isère. Entre Corbonne, à la limite de Biviers, et Manival à la limite de St Nazaire les Eymes, on distingue le petit torrent du Rivet , le Labis et l’Arguil qui se rejoignent pour former le Fangeat.
Le coteau était alors le domaine des cultures et des vignes. Il est aujourd’hui en grande partie colonisé par l’urbanisation.

La plaine de l’Isère

La plaine de l’Isère, basse, large, plate, résulte du passage des glaciers du quaternaire et de la fonte du lac post-glaciaire qui a laissé une épaisseur considérable d’alluvions. La morphologie explique les divagations et les inondations passées de la rivière, qui rendaient la plaine insalubre. Depuis l’endiguement à la fin du XIXe siècle, les cultures – céréales, cultures maraichères – ont pris place sur ces terres grasses et limoneuses.
Le Bois Français, base de loisirs et Espace Naturel Sensible, que la commune de Saint-Ismier partage avec Le Versoud, occupe un ancien méandre de l’Isère, coupé en cinq lacs.